PROSE


JE LAPE...


Je lape






...Je lape. D'entre ses cuisses, enchâssée, l'haleine lourde de son odeur de femme, je coule un regard jusqu'à Vous. Vous me happez au viol de sa fleur, Vous me dépecez de Vos lueurs jaunes, Vous êtes à quelques cillements de ma langue avide sous Votre vice en serres. Je me noie dans le vent qui mugit, dans la marée haletante qui suinte, dans les embruns gluants de la si Reine offerte. De ses doigts en conque, elle cogne, elle joint et pétrit, elle glisse et plisse et lisse Votre filet, Votre nœud et Vos houles. Maître ! L'aube de son ventre est l'horizon de sa mer trouble, l'île ouverte sur l'archipel de nos membres entrelacés, l'embouchure vive où j'échoue de la bouche et des lèvres. Maître ! De sursauts en plongées floues, Vos chairs s'empourprent et se hissent à l'assaut du ciel pâli. Ah ! Maître ! Que je sois Votre taire dans le céans des flots ! Maître ! Du sable ou de l'écume j'ai perdu toute trace. Je navigue où je meurs, de miroirs en mirages… Est-ce le vent ou le ressac ? Avez-Vous grondé, a-t-elle frémi ? L'ancre de Vos feux moire sa peau de flammes nues. Maître ? Etait-ce hier ou bien jamais ? La nuit de l'âme tordait nos peaux, Maître, les heures dans ce désert … Chants d'infortune dans les échos de nos joies dures. Maître, dans Vos douceurs dansent Vos crocs. La magie qui revient me ramène vers Vous...








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