Textes érotiques
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Écrit par Miriam   

Je lape. D’entre ses cuisses, enchâssée, l’haleine lourde de son odeur de femme, je coule un regard jusqu’à Vous. Vous me happez au viol de sa fleur, Vous me dépecez  de Vos lueurs jaunes, Vous êtes à quelques cillements de ma langue avide sous Votre vice en serres. Je me noie dans le vent qui mugit, dans la marée haletante qui suinte, dans les embruns gluants de la si Reine offerte. De ses doigts en conque, elle cogne, elle joint et pétrit, elle glisse et plisse et lisse Votre filet, Votre nœud et Vos houles. Maître ! L’aube de son ventre est l’horizon de sa mer trouble, l’île ouverte sur l’archipel de nos membres entrelacés, l’embouchure vive où j’échoue de la bouche et des lèvres. Maître ! De sursauts en plongées floues, Vos chairs s’empourprent et se hissent à l’assaut du ciel pâli. Ah ! Maître ! Que je sois Votre taire dans le céans des flots ! Maître ! Du sable ou de l’écume j’ai perdu toute trace. Je navigue où je meurs, de miroirs en mirages… Est-ce le vent ou le ressac ? Avez-Vous grondé, a-t-elle frémi ? L’ancre de Vos feux moire sa peau de flammes nues. Maître ? Etait-ce hier ou bien jamais ?  La nuit de l’âme tordait nos peaux, Maître, les heures dans ce désert … Chants d’infortune dans les échos de nos joies dures. Maître, dans Vos douceurs dansent Vos crocs. La magie qui revient me ramène vers Vous.

Antre à Vos cuisses, amarrée, empalée, la peine légère de Votre hauteur d’entame, je coule un creux-phare jusqu’en Vous. Oui, Maître ! L’onde fendue s’égare entre fiel et glaire. J’émerge du néant entre Vous et ma Reine, ballottée aux grés des recueils de nos émois. Tout se meut et se mue, j’ai au clos des yeux des tempêtes de râles. Aux battements lents, à la vague saoule, aux jeux d’antan, je bute, je m’emporte et je me noue. Je déplie des plaies, des plages, des pluies. Les mirages de nos errances me possèdent encore… Maître ! De Vous, d’elle, de nous, du vrai, du frai, du trait qui me cloue, je renonce et j’enfonce plus avant Vos plaisirs.

Il me vient des splendeurs infernales, des éclaboussements fiévreux d’ordure et de tourments, dans le chœur même de nos chants silencieux. Ce qui est, ce qui fut, ça touille et ça s’éclipse. Le halo du fantasme règne sur mon présent au Maître de mon corps. Les chaînes, les brûlures, les injures et l’humiliation martelée à coups et à cris. Livrée, bâillonnée, entravée, lacérée, écartelée, souillée de Vous… sans être Vous. Un autre, sans visage, dans l’obscur dédale de mon labyrinthe obscène.

Votre front irrité, Vos yeux inquiets soudain… Avez-Vous lu mes séjours, mes détours, mes dégoûts, Maître ?

Perdue. En Vous je me rouvre.

 
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