Broderie inspirée de John Boyce

En 1976, John Boyce a illustré des textes érotiques d'Anaïs Nin dans un ouvrage paru aux éditions Crown. Deux ans plus tard, une traduction française est distribuée par les éditions Hier & Demain.

 

John Boyce - Aphrodisiac - Broderie érotique
John Boyce - Aphrodisiac (broderie sur coton)
 

En préface, Anaïs Nin elle-même écrit : « L'oeuvre de John Boyce est à peu près unique. » Je ne la suis qu'à demi : à mes yeux John Boyce est unique.
 
Divisé en six séquences, « Aphrodisiac » illustré par John Boyce est un livre magnétique, envoûtant et d'une beauté tout animale. Je devrais même écrire « végétale », tant les personnages de Boyce ont de sève et d'ondulations. Les chevelures sont des lianes, les membres ploient comme des tiges, les sexes s'épousent avec la grâce des fleurs tropicales. L'élégance de Boyce, son érotisme suprême, c'est de rendre à l'Amour toute sa dimension humaine. La chair, le plaisir, l'étreinte et la jouissance retrouvent leurs lettres de noblesse. Les couples de Boyce évoquent immanquablement le tantrisme : crinières solaires, fusions des corps et des membres, emboîtement parfait des principes féminin et masculin - yoni et lingam réinventés.

John Boyce - Aphrodisiac
John Boyce - Aphrodisiac (broderie sur lin)


Ce fut une chance inespérée de dénicher « Aphrodisiac » dans une pile de livres au rabais. La rencontre d'un auteur et d'un dessinateur n'est jamais innocente. Et dans une oeuvre érotique, c'est toujours un moment d'une intense beauté. Le duo Nin-Boyce n'échappe en rien à la règle. En 80 dessins illustrant 80 textes érotiques, leur collaboration est un véritable bain d'énergie créative.

John Boyce - Aphrodisiac - Broderie érotique (détail)
John Boyce - Aphrodisiac (broderie sur coton) - détail

 
De la contemplation à l'hommage brodé, le cheminement fut long. Broder Boyce nécessite l'utilisation de points d'une très grande technicité - et sur des surfaces absolument minuscules de quelques millimètres à peine. Le point de feston, le passé empiétant ou le point de chaînette à un seul fil ne constituant qu'un infime problème en comparaison de la gageure des chevelures au point de plumetis. Mais au final, le résultat vaut bien son pesant d'heures !

Le dessin que j'ai brodé ne porte aucun titre, mais il est tiré de la Séquence Six : « Laissons couler les sources de l'humanité ». Jamais sans doute une oeuvre et son titre n'auront été plus unis...

 

 


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