L'humeur du jour

 

Le Petit Chaperon Vert

Les lectrices et les lecteurs qui me suivent savent sans doute déjà que j'ai commencé à revisiter les contes de Perrault à ma sauce depuis le début de l'été. Ce qui n'était au départ qu'une simple lubie estivale vient de se transformer en réalité bien tangible : j'ai en effet été cordialement invitée à rejoindre la collection e-ros chez Dominique Leroy, en compagnie de l'illustrateur Jeremy Kartner.

C'est donc par l'histoire du Petit Chaperon Vert que débute notre collaboration : l'e-book sera disponible en ligne dès le mois d'octobre.

Je ne dévoilerai rien, pour ne pas nuire au suspense, mais les grands curieux peuvent avoir un petit aperçu ci-dessous :

 

Le Petit Chaperon Vert

 

La Collection e-ros, dont j'ai déjà parlé en juillet dernier, est dirigée par Chocolat Cannelle et a désormais une page Facebook

Histoire à suivre, donc, dès la semaine prochaine !

 

 


 

 
Un brasier qui s'éteint
Écrit par Miriam   
Jeudi, 22 Septembre 2011 12:16
In Memoriam


La première fois que je t'ai rencontré, c'était il y a bien longtemps, j'ai passé mon temps à dormir sur ta banquette. Pourtant, tu avais comme toujours ouvert très généreusement les portes de chez toi et mis les petits plats dans les grands pour régaler le cœur et les yeux de tes amis. Ce fut de l'avis de tous un tableau grandiose, comme toujours. Moi, j'étais le nez dans tes coussins et je n'en ai rien vu, mais je me souviens très précisément de l'infinie quiétude qui m'a envahie, tandis que je m'enfonçais dans le moelleux de ta célèbre banquette face à l'âtre. Cette première impression ne m'a plus jamais quittée. Quels que soient mes problèmes, quelles que soient les circonstances, j'ai toujours eu la même sensation de légèreté retrouvée par la suite.

Je me souviens de ta fierté, lorsque tu nous fis admirer ta nouvelle cuisine ou le treuil électrique tout fraîchement installé, sous le plafond étoilé. Tu avais des yeux d'enfant, qui pétillaient de malice, tout à la joie d'imaginer les jeux qui pourraient être réalisés.

Je me souviens de l'étendue immaculée de ton jardin, en hiver, lorsque nous expédiions les esclaves dans la neige pour qu'ils s'y roulent et que nous riions tous comme des mômes. Je me souviens des reflets verts de ta piscine, où nombre de récalcitrants furent précipités, un jour ou l'autre, pour avoir désobéi. Je me souviens du souffle du vent dans les grands arbres, du soleil se jouant des frondaisons dans le silence recueilli de la cabane, des œuvres de cordes et de chair de Philippe ou de Marc, de l'oiseau de feu qui sifflotait dans la nuit sur fond de feuillage émeraude. Je me souviens de chacun de ces moments exceptionnels et qui, tous, du premier au dernier, furent des cadeaux de toi.

Je repense à toi, toujours si généreux, si passionné et si droit. Je me souviens de tes yeux, surtout, dont le feu ne faiblissait jamais, même aux moments de grande fatigue. Je me souviens de ton inépuisable gourmandise des bonnes choses de la vie, de ton goût égal pour les beautés de l'homme et les charmes de la femme, de ton grand rire plein de candeur et de perversité.

Qu'il est tragique de penser que tu nous as quittés et que nous ne te reverrons jamais. Nous, ta deuxième famille, qui t'aimions à notre improbable manière, si brutale et si vraie. Nous, qui garderons toujours planté dans le cœur le coup de poignard de ta mort, comme une blessure humaine, trop humaine, et si douloureusement, si profondément, si injustement non négociée. Nous, les déviants; nous, la « face immergée de l'iceberg »; nous, avec qui tu mettais si fougueusement en pratique les nobles théories que tu défendais avec ta verve légendaire, dans les joutes verbales et médiatiques qui t'ont rendu célèbre.

A jamais, mon ami, puisque je partage tes vues sur l'au-delà, ce néant qui t'a englouti. Merci pour les braises et merci pour la passion. Nous ne t'oublierons pas.
 
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