Broderie érotique : Introduction

 

Tomi Ungerer - Totempole - Broderie érotique sur coton
Tomi Ungerer - Totempole (broderie sur coton)
 

Mon amour pour l'art érotique ne s'accommode d'aucune frontière. Des années de recherches, le plus souvent dans le fin fond de brocantes et de marchés, à ramper dans la poussière sous des tables bancales, m'ont permis de rassembler un embryon de collection que l'on peut voir dans la section Curiosa.

C'est en fréquentant un Maître encadreur, qui ne cessait de s'étonner sur ma patte heureuse, que j'en vins à m'intéresser de très près à l'art érotique en général. De montres en écrins, d'olisbos en jeux de cartes, je découvris avec enchantement l'immense créativité artistique des siècles ayant précédé le nôtre (l'époque contemporaine, malgré la pléthore pornographique qui la caractérise, est d'une platitude bien bourgeoise).

Or, malgré le lien évident entre le linge et l'alcôve, je ne pus trouver aucune trace de broderie érotique dans l'histoire de l'art. Il existe à ma connaissance trois exceptions : une artiste égyptienne, Ghada Amer, Silke Krah, une allemande, et une chinoise, Hu Xiaoyuan (dont l'activité, selon mes sources, est très récente - soit depuis 2007 environ). J'eus beau me démener, fureter dans les moindres recoins des collections d'art décoratif des plus grands musées, rien n'y fit. Cette absence de toute trace d'érotisme dans une discipline qui pourtant s'y prête à merveille n'a jamais cessé de me consterner. Sachant toute l'inventivité et toute la polissonnerie de nos dignes aïeux, je n'ai qu'une explication : l'autodafe systématique lors de la division du contenu des armoires, une fois les aïeux partis pour l'autre monde... Ce fut le sort de bien des chefs-d'oeuvres érotiques et cette hérésie semble avoir encore de très beaux jours devant elle. Que l'on songe au destin des bouddhas de Bamiyan, pour exemple de fanatisme imbécile. D'autres raisons, plus prosaïques, ne sont pas à exclure. Le public intéressé par les arts du fil l'est (en général) beaucoup moins par l'érotisme. Les musées pourraient craindre le tollé, s'il fallait exposer certaines oeuvres. Cependant, les salles de vente ne proposant jamais la moindre pièce, cette théorie n'est pas très plausible. J'en conclus donc que, si pièces érotiques il y eût de brodées, elles furent purement et simplement détruites.

Je propose aux visiteurs qui le souhaitent quelques exemples de ma production personnelle, tout en m'inclinant très bas devant les artistes dont je m'inspire. Connectez-vous pour accéder aux pages Broderie.

 

Animé par Joomla!. Valid XHTML and CSS. Created by Miriam Blaylock.